Bienvenue aux nouveaux membres de la communauté Marcopolo. Chaque semaine, on tente d’expliquer simplement l’essentiel de l'actualité internationale sous forme de briefings courts et didactiques. Si un ami vous a transféré ce mail, vous pouvez recevoir les prochains en vous inscrivant ici.
🇶🇦 De la dureté des amitiés dans le Golfe
Cette semaine, les anciens amis des pays du Golfe apprennent à redevenir amis. L’Arabie saoudite, les États Arabes Unis, Bahreïn ainsi que l’Égypte viennent de restaurer leurs relations diplomatiques avec le Qatar après plus de trois ans de conflits.
En 2017 le Qatar avait été placé du jour au lendemain sous embargo économique et diplomatique par ses voisins du Golfe. Officiellement, on lui reprochait d’être trop copain avec l’Iran et de soutenir des entités terroristes réfugiées sur son territoire. Officieusement, l'affaire semble plus complexe.
En toile de fond, l’Arabie saoudite a toujours eu une forme de tutelle sur les royaumes voisins. En 1995, Sheikh Hamad du Qatar décide de s’émanciper et de placer son pays au cœur de la diplomatie régionale, notamment avec la création de la chaîne d’info Al Jazeera. Ses voisins, Arabie saoudite en tête, n'ont jamais été fans de cette politique sans que cela dérape pour autant. En parallèle, les royaumes du Golfe sont en compétition : chacun cherche à devenir le hub économique régional. Plus récemment, les pays du Golfe reprochent au Qatar son soutien aux révolutions du printemps arabe en 2011 au travers d’Al Jazeera. Bahreïn a été le théâtre de plusieurs manifestations de grande ampleur et toute la région était plutôt tendue pendant cette période. Cerise sur le gâteau, le Qatar ne soutient pas les mêmes poulains que l’Arabie saoudite dans les différents conflits politiques régionaux, notamment en Egypte. Alors que le royaume saoudien soutient des hommes forts conservateurs telle que al-Sissi, le Qatar soutenait et aide l’organisation islamiste des Frères Musulmans.
Le blocus avait été organisé pour mettre au pas le royaume trop ambitieux mais son impact a été finalement assez faible. La totalité des exportations de pétrole et de gaz vont vers l’Asie et les denrées normalement importées depuis l’Arabie saoudite ont été remplacées par des produits turcs. Politiquement aucun pays n’a pris position pour l’un ou pour l’autre camp, restant tous prudemment rangés derrière la position du Koweït qui cherchait à faire office de médiateur. Bien malin celui qui saura expliquer avec certitude pourquoi les choses se débloquent cette semaine.
🌎 In other news
Une nouvelle Assemblée nationale dominée par le parti du dictateur Nicolas Maduro siège désormais au Venezuela. Cette nouvelle législature remplace celle dirigée par l’opposition suite à une élection vraisemblablement truquée. Relire le briefing.
550 activistes pro-démocratie ont été arrêtés à Hong-Kong alors qu’ils tentaient d’organiser une primaire non autorisée (et non prévue par la constitution) pour sélectionner les futurs candidats au Legislative Council. Relire le briefing.
Les investigateurs de l’Organisation Mondiale de la Santé n’ont pas été autorisés à pénétrer sur le territoire chinois (officiellement pour des problèmes de Visa) pour débuter leurs recherches sur l’origine du Covid-19.
Alors qu’Alexeï Navalny a réussi à piéger par téléphone l’un des agents secrets en charge de l’opération visant à l’empoisonner, le gouvernement russe vient d’annoncer de nouvelles charges de fraudes financières à son encontre. Relire le Briefing.
Le gouvernement italien n’a plus de majorité au parlement après le retrait de Italia Viva, parti de l’ancien premier ministre, Matteo Renzi.
La France a annoncé vouloir investir plus de 14 milliards d’euros pour le projet de Grande Muraille Verte au Sahel. Lancé en 2007, le projet de la Grande Muraille Verte vise la création d’un mur végétal de 8,000 km de long impliquant 11 pays pour contrer la désertification, la sécheresse et le changement climatique.
Plusieurs médias font état de liens entre le nitrate d’ammonium qui a explosé dans le port de Beyrouth et trois Syriens proches du régime de Bachar al-Assad.
Aux USA, des supporters de Trump ont massivement envahi le congrès (faisant 4 morts) alors qu’il validait la victoire de Joe Biden. Le Congrès a de nouveau lancé une procédure d’impeachment à l’encontre du président sortant. L’investiture de Joe Biden prévue mercredi se fera sous haute tension avec un déploiement massif de l’armée dans la ville, craignant de nouvelles violences.
Bon dimanche à tous,
JB